Fiches pratiques

• Prévoir les comprimés
  
  

  La précaution la plus simple et aussi la plus importante est de contrôler mon nombre de comprimés pour être certain que j'en aurai assez pour l'ensemble du voyage.

  Prévoyez largement, vous pouvez être retenu à l'étranger pour des raisons non anticipées

  Pensez au vol ou à la perte de bagages : N'hésitez pas à multiplier les endroits de stockage de votre médicament lors de votre voyage, en particulier si vous êtes sous Préviscan®.

• Indisponibilité
  
  

  La warfarine (coumadine®) est disponible dans la majorité des pays et la fluindione ( Préviscan®) n'est disponible qu'en France et dans quelques pays, en particulier du Maghreb.

  Si vous perdez ou manquez de Préviscan®, vous pouvez passer du Previscan® à la warfarine (Coumadine®), la règle est que le nombre de milligramme de Préviscan® (1 comprimé est dosé à 20 mg) divisé par 3 vous donne la dose de warfarine (Coumadine®) en mg à prendre.

  Par exemple, si vous prenez ¾ comprimés de Previscan®, c'est-à-dire 15 mg, cela équivaut environ, à 5 mg de warfarine (Coumadine®).Pour le Sintrom®, la règle est la suivante 4mg de Sintrom® = 8mg de Coumadine® soit le double.

  En France, la warfarine est commercialisée sous le nom de Coumadine® et existe sous forme comprimés dosés à 5 et 2 mg mais dans d'autre pays la warfarine pourra porter un autre nom commercial et pourra exister sous d'autres présentations. (comprimés à 1, 3 ou 10mg)

• Dénomination commune Internationale : DCI
  
  

  En dehors de la France, parlez de votre médicament en utilisant la DCI.

  Le nom inscrit sur votre boite de comprimés d'AVK (Coumadine®, Previscan® ou Sintrom®) est un le nom commercial utilisé en France pour votre médicament. Dans d'autre pays, le nom commercial utilisé pour votre médicament peut être différent de son nom commercial français. Le nom commercial français peut aussi être utilisé dans un autre pays pour une autre molécule.

  La DCI est le nom universel de votre médicament, il est le même dans tous les pays.

Nom commercial en France	DCI à utiliser
Coumadine®	warfarine
Préviscan®	fluindione
Sintrom®	acénocoumarol




• Prévoir une ordonnance
  
  

  Munissez-vous d'une ordonnance rédigée en Anglais décrivant votre traitement.

  C'est une bonne précaution de partir avec une ordonnance rédigée en anglais donnant la molécule sous son nom commercial et sous sa DCI, précisant, que c'est un anti vitamine K, la dose à prendre et la zone thérapeutique d'INR attendue. Cette ordonnance vous permettra de la montrer à un pharmacien ou un médecin pour obtenir la délivrance du médicament ou une ordonnance rédigée par un médecin du pays.

Exemple à montrer à votre médecin traitant s'il ne sait pas comment remplir cette ordonnance.

• Appareil d'autocontrôle de l'INR
  
  

  Si vous utilisez un appareil d'autocontrôle pour vos contrôles d'INR vous aurez la même fiabilité de vos mesures qu'en France. Assurez-vous toutefois de respecter les bonnes conditions d'utilisation de votre appareil (altitude, chaleur, froid, etc.)

• INR dans un laboratoire d'analyses médicales - LAM
  
  

  L'ordonnance écrite en anglais vous permettra de faire faire un INR par un laboratoire local ou d'obtenir une ordonnance d'un médecin local vous prescrivant ce contrôle.

  Dans les grands pays industrialisés, les LAM sont soumis à des contrôles de qualité qui vous garantissent la qualité des examens comme en France. Dans d'autres pays, on peut trouver de très bons LAM mais aussi n'importe quoi. Deux précautions, s'adresser au LAM du plus grand hôpital de la région et se renseigner.

A l'étranger, vous avez généralement un risque d'accident hémorragique plus important qu'en France et dans certains pays, la qualité de la transfusion sanguine n'a pas toujours la qualité de celle rencontrée dans les grands pays industrialisés, donc sauf urgence vitale évitez de vous faire transfuser.

Une des complications les plus fréquentes des voyages exotiques est la tourista.

Si la diarrhée et les vomissements durent plus de douze heures, il faut prendre un traitement spécifique pour les stopper, en particulier pour éviter que la diarrhée ou les vomissements ne deviennent hémorragiques.

Les vomissements vous empêchent de prendre les AVK, mais aussi de vous alimenter, donc, ne reprendre son traitement que quand la crise aigüe est passée. Pour deux raisons, pour éviter le surdosage dû à la prise l'AVK sans prise alimentaire efficace associée, pour éviter de risquer de prendre deux fois le médicament en pensant que vous l'avez vomi.

• Habitudes de vie
  
  

Les voyages à l'étranger sont souvent synonymes d'un changement de vos habitudes de vie, d'une modification de votre activité physique, d'une modification de votre alimentation, de votre consommation d'alcool.

• Alimentation
  
  

Les voyages à l'étranger sont souvent synonymes d'une modification de votre alimentation, essayez de garder les grands principes d'un régime équilibré en apport en particulier de légumes verts tout en ne vous privant pas de gouter aux spécialités du pays.

• Posologie
  
  

Toutes ces modifications vont perturber ou dérégler votre INR. D'une manière générale, si vous restez raisonnable, n'essayez pas d'obtenir un INR que vous n'arriverez pas à équilibrer à l'étranger et, surtout si vous aviez un INR qui était stable jusqu'à maintenant, évitez les changements de doses.

L'idéal est de continuer à prendre son AVK toutes les 24 heures et donc sans s'adapter à l'heure locale.

Mais, si cette façon de faire pose problème, il faut mieux, avant de partir, décaler progressivement ses heures de prise pour les prendre sur place à un horaire qui convienne.

Exemple :

Vous partez à New-York, 6 heures de décalage, vous aviez l'habitude de prendre vos AVK à 20h, vous les prenez à 14h (heure locale quand vous arrivez au Etats-Unis)

Vous ne voulez pas le prendre à 14h, donc, progressivement avant de partir, vous retardez votre prise de deux heures chaque jour (22h, 24h, 2h du matin), ce qui vous permettra de prendre votre AVK à 20h heure locale quand vous arrivez à New-York.

Avant votre retour en France ou une fois en France, vous devrez à nouveau décaler de deux heures, cette fois en moins, votre prise de médicament jusqu'à rattraper un horaire qui vous convient.

D'une manière générale, il est préférable de ne pas changer vos horaires de prise de votre AVK, mais, avec les décalages horaires l'heure normale de prise peut devenir incompatible avec une vie normale, surtout pour un séjour de longue durée.

Si vous êtes amenés à procéder à un décalage de prise, vous devez favoriser le sens qui vous permettra de positionner le nouvel horaire en un minimum de jours et vous ne devez en aucun cas dépasser les deux heures de décalage.

Ces deux heures, en plus ou en moins, provoquent une variation, en plus ou moins, de votre dose d'AVK sur 24 heures d'environ 10% et une conséquence du même ordre sur votre INR. Cette variation est acceptable si elle reste limitée et dans le décalage (deux heures maximum) et dans le temps (nombre de jours le plus faible possible)

Les vaccins doivent être faits comme demandés en fonction du pays dans lequel vous allez.

Les vaccins pouvant toujours être injectés en sous-cutané, c'est la seule voie qui est possible pour vous puisque la voie intramusculaire est interdite avec les AVK.

Les anti-paludéens sont nombreux :

• Nivaquine® (Chloroquine)
• Savarine® (association chloroquine - proguanil)
• Paludrine® (proguanil)
• Lariam® (Méfloquine)
• Quinine Lafran®, Quinimax® (Sels de quinine)
• Tolexine® Doxypalu® (Doxycycline)
• Malarone® (Atovaquone - Proguanil)
• Halfan® (Halofantrine)

Le choix de l'antipaludéen dépend de la zone géographique visitée et des résistances aux différents antipaludéens existant dans souches locales de parasites.

En cas d'intolérance ou de contre-indication, certains antipaludéens peuvent être substitués à d'autres sur prescription médicale.

Il existe peu de données écrites dans la littérature médicale décrivant les interactions des anti-paludéens avec les AVK en dehors de l'effet potentialisateur du Proguanil sur le traitement AVK.

Pour un patient sous anticoagulant, quel que soit l'antipaludéen prescrit, le conseil donné ne déroge pas à la règle donnée lors de l'introduction d'un nouveau médicament.

Commencez le traitement antipaludéen suffisamment à l'avance par rapport à la date de départ (environ un mois) afin de pouvoir surveiller de façon fréquente l'évolution de l'INR avec ce nouveau traitement et de disposer d'assez de temps pour rééquilibrer le traitement AVK associé à l'antipaludéen dans votre environnement clinico-biologique habituel avant votre départ dans des contrées certes lointaines mais surtout au contexte clinico-biologique inconnu et quelquefois plus que douteux !