Fiches pratiques

• Une alimentation équilibrée
  
  

  Vous pouvez et vous devez manger de tout, y compris des légumes verts, mais régulièrement et en quantité raisonnable.

  Votre traitement AVK ne vous empêche pas de suivre les règles alimentaires de base.

  Votre organisme, comme celui des patients non anticoagulés, a besoin d'un apport régulier en vitamine K.

• Une alimentation régulière
  
  

  Vous savez que la posologie des AVK est différente d'un patient à l'autre. Cette différence n'est qu'en toute petite partie due aux différences alimentaires.

  Si vous changez de façon importante votre alimentation, la quantité d'AVK qui vous est nécessaire va aussi changer.

  Pour éviter de dérégler votre traitement anticoagulant, évitez les modifications fréquentes de type d'alimentation.

• Aliments interdits
  
  

  Aucun aliment n'est interdit.

  Certains aliments contiennent énormément de vitamine K et même s'ils ne sont pas interdits il faut en consommer avec modération,. le moins souvent possible (on peut citer en exemple la choucroute, le natto (soja fermenté japonais)

• Une consommation régulière
  
  

  D'une façon générale les légumes verts contiennent de la vitamine K en proportion similaire et une portion de ces légumes verts vous apporte une dose minime de vitamine K.

  Certains aliments ne contiennent pas du tout de vitamine K.

  Si votre alimentation est basée sur ces aliments qui n'en contiennent pas, le fait de consommer ponctuellement des légumes verts va vous faire un changement relatif beaucoup plus important que si vous en consommez régulièrement.

  Une alimentation variée, dans laquelle vous alternez régulièrement les différents types d'aliments, vous garantira un apport stable de vitamine K (sur 24 heures, 48 heures ou trois à quatre jours), votre alimentation aura donc une influence très limitée sur l'équilibre de votre traitement.

• Votre posologie
  
  

  Ne changez jamais votre posologie en prévision d'une consommation de tel ou tel aliment.

  Cette conduite pourrait être dangereuse et dérégler l'équilibre de votre traitement.

  L'effet d'une consommation alimentaire ponctuelle (sauf une forte consommation d'aliments particulièrement riches) sur l'équilibre du traitement est généralement à relativiser, d'autant plus si vous retrouvez après votre alimentation régulière.

• Aliments très riches en vitamine K
  
  

  Ce sont d'une façon générale des légumes fermentés (l'apport important en vitamine K est surtout dû à la fermentation)

  Exemples d'aliments très riches en vitamine K : La choucroute, le natto, ..

  Si vous en mangez, faites le modérément, de façon régulière et le moins souvent possible.

• Aliments en contenant modérément
  
  

  Ce sont les légumes verts (choux, brocolis, épinard, salades, poireaux, fenouils, le persil, avocats, etc.), les olives vertes (dans une salade de tomates, l'huile d'olive apporte plus de vitamine K que les tomates), certains fromages fermentés, etc.

  Il faut relativiser l'apport de ces aliments en vitamine K et surtout leur effet sur l'équilibre de votre traitement. Votre organisme a besoin de ces aliments, en particulier pour leur apport extérieur en vitamine K.

Ce sont les pâtes, les pommes de terre, lait, champignons etc..

Ne limitez pas votre consommation à ces aliments, votre organisme a besoin des légumes verts aussi pour leur apport en vitamine K.

Le Pamplemousse

En très grande quantité, il peut bloquer la destruction naturelle des AVK et donc amener un risque hémorragique.

Votre consommation doit rester modérée en ne dépassant pas un verre par jour par exemple.

L'alimentation du patient anticoagulé doit être normale, régulière et équilibrée.

• Les régimes
  
  

  D'une façon générale les régimes ne sont pas compatibles avec les AVK s'ils modifient les règles d'équilibre mentionnées ci-dessus.

• Les jeûnes
  
  

  Le jeûne du Ramadan ne pose pas de problème majeur si l'alimentation prise à la nuit reste raisonnable, équilibrée et régulière.

  Le jeûne sévère et prolongé aura un effet dangereux sur l'équilibre du traitement anticoagulant.

• Les régimes végétariens, végétaliens
  
  

  Ces régimes ne posent pas de problèmes pour le traitement AVK si les principes de régularité et de modération sont respectés.

  Les suppléments vitaminiques de ces régimes sont soumis aux mêmes règles que tous les suppléments vitaminiques (voir ci-dessous)

• Une alimentation déquilibrée
  
  

  De façon générale, les alimentations déséquilibrées sont en contradiction avec les règles d'équilibre, de modération, de régularité.

  Votre traitement AVK, vous donne une raison supplémentaire de respecter une hygiène alimentaire correcte.

• Sauter un repas
  
  

  Sauter un repas de façon exceptionnelle ou régulière, ne pose pas réellement de problème si vous veillez à maintenir sur la journée votre apport normal et équilibré.

Une consommation minime, exceptionnelle ne pose pas de problème mais une consommation abusive d'alcool dérègle le traitement AVK et expose à un risque hémorragique majoré.

La consommation est qualifiée d'abusive, parce qu'une grande quantité est consommée en une fois (alcoolisation aigue, ivresse..), ou parce que la consommation régulière est trop importante (alcoolisme). Votre risque hémorragique est augmenté en cas de consommation abusive.

L'alcool est toxique pour le foie, une consommation brutale et importante (par rapport à ses habitudes) sidère pendant quelques heures la fonction hépatique, cela bloque la synthèse des facteurs de coagulation donc augmente l'effet de l'AVK.

De plus cette consommation excessive inhibe en nombre et en fonctionnalité les plaquettes sanguines qui sont avec les facteurs de coagulation, les éléments majeurs pour empêcher l'hémorragie.

La consommation forte et régulière (dont la mesure est variable suivant les individus, dépendant du sexe, du poids, de la race, etc.) réduit les fonctions hépatiques et rend plus sensible aux AVK.

• Interactions
  
  

  Pour les interactions avec les tisanes, on connaît celles qui interférent comme le millepertuis qui est un inducteur enzymatique (il augmente l'activité des enzymes (cytochromes) qui sont chargés d'éliminer, entre autre, votre médicament AVK, ce qui a pour effet d'amoindrir ou d'annihiler l'effet de votre traitement AVK)

  Mais toutes les autres, en particulier celles qui contiennent un coumarinique, peuvent interférer.

  Cette interférence va dépendre, du type de la tisane, de son mode de préparation (durée de la décoction), de la quantité de tisane, de l'abondance et la fréquence des prises, mais aussi de l'individu.

  Ces interférences se font en partie sur les cytochromes dont l'équipement individuel varie par exemple, en fonction de l'âge, de l'état hépatique, etc.., et des prédispositions génétiques (elles sont génétiquement très polymorphes)

• Précautions
  
  

  Il faut donc garder ces principes :

  • L'interférence, en dehors des interférences graves décrites, ne sera que modérée si elle existe
  • Il faut là aussi avoir le principe de modération une à deux prises au maximum par jour d'un volume modéré (tasse et pas bidon)
  • Ne sachant pas, il faut, comme à chaque fois que l'on introduit quelque chose de nouveau, vérifier que cela ne dérègle pas l'INR.
    1. Essayer, dans une période d'équilibre, de prendre sur quelques jours la quantité raisonnable que l'on s'apprête à consommer.
    2. Vérifier l'INR après 4 à 5 jours
  • Se méfier que si la tisane 1 ne fait rien ou pas grand-chose et que si la tisane 2 ne fait rien ou pas grand-chose, de prendre en même temps (ou le même jour la tisane 1 + la tisane 2) peut avoir un effet.
• Détails
  
  

  Tout ce qui a été dit ci-dessus s'applique de la même façon aux herbes à la phytothérapie et aux compléments alimentaires.

  Pour des informations plus détaillées sur certaines plantes, herbes, tisanes ou compléments alimentaires vous pouvez consulter le site AVKcontrol.com à la rubrique phytothérapie, liste des interactions.