- Première cause du dérèglement du traitement AVK
Les autres médicaments sont la première cause du dérèglement du traitement AVK.
L'interaction des autres médicaments peut déséquilibrer votre traitement AVK mais est aussi responsable de nombreux accidents iatrogènes (dus à un traitement médicamenteux) soit en potentialisant l'effet des AVK et provoquant des hémorragies plus ou moins graves, soit en inhibant son effet permettant ainsi la formation d'un caillot.
- Interactions décrites ou non décrites
Certains médicaments ont des interactions connues et décrites avec votre AVK. Vous en trouverez une liste ci-dessous. Les interdictions ou précautions d'usage sont alors clairement énoncées.
Pour d'autre, aucune interaction n'est décrite, ni dans les listes officielles ni dans les notices. Pour autant, il faut considérer que tout médicament peut avoir un effet sur votre traitement et, seul le contrôle de votre INR vous permettra d'en mesurer la réalité et l'ampleur.
Comme le dosage de votre AVK, qui peut être très différent d'une personne à l'autre, l'interaction d'un autre médicament sur votre traitement peut dépendre de facteurs individuels et être variable, d'un individu à un autre ou en fonction de divers paramètres du moment.
La plus part des médicaments sont considérés comme une substance toxique par votre organisme. Les AVK n'échappent pas à la règle et les cytochromes se chargent de les éliminer dans votre foie. Un autre médicament peut venir perturber cette élimination régulière de votre AVK. La concentration des AVK dans votre sang sera donc plus importante que normalement, vous pouvez être alors en risque hémorragique.
- Introduction, arrêt ou changement de dose
Tous médicaments ou substances médicamenteuses contenues dans des préparations naturelles peuvent potentiellement dérégler le traitement AVK.
Vous devez contrôler systématiquement l'INR après leur introduction, leur changement de dose ou leur arrêt.
Sachant qu'un médicament peut dérégler votre traitement, il apparait évident de contrôler votre INR après l'introduction d'un nouveau médicament. On oublie trop souvent qu'un changement de dose ou un arrêt de médicament modifie aussi l'efficacité du traitement et qu'un nouveau contrôle doit aussi être effectué 4 à 5 jours après un de ces évènements.
- INR 4 à 5 jours après
Pour mesurer efficacement le dérèglement éventuel de votre traitement, vous devez attendre 4 à 5 jours après l'un de ces évènements. En effet, c'est le délai qu'il faut attendre pour que l'ensemble des facteurs de coagulation soient affectés (ou pas) par ces changements.
- Stratégie d'adaptation des AVK
Le contrôle de votre INR aura permis de vérifier si un nouveau médicament (ou son arrêt) a modifié l'équilibre de votre traitement AVK.
Avec ce résultat, votre médecin décidera de modifier ou de ne pas modifier votre posologie. Cela dépendra du résultat constaté lors du contrôle mais aussi de la durée de la prise de ce nouveau médicament.
Fiches pratiques
Mon traitement et les autres médicaments
- Potentialisation du risque hémorragique
Certains d'entre eux potentialisent le risque hémorragique en faisant augmenter l'INR par augmentation de l'effet de l'anticoagulant.
Ces médicaments sont dangereux pour vous, ils sont contre indiqués avec un traitement AVK. Les risques hémorragiques seraient trop graves et parfois imprévisibles.
- Les anti-fongiques azolés (prescrits pour le traitement des champignons ou mycose). Ils vous sont interdits en prise orale.
Ce sont par exemple, le Miconazole (ou Daktarin®), Ketoconazole (ou Nizoral®)
De manière générale, tous les anti- fongiques dont la DCI se termine en « conazole » sont interdits en administration orale. Les noms commerciaux, Daktarin® ou Nizoral®, sont des marques de médicaments alors que la DCI, miconazole ou ketoconazole, est la désignation commune internationale.
- Le phénylbutazone qui est un anti-inflammatoire non stéroïdien est lui aussi absolument contre-indiqué.
- Les anti-fongiques azolés (prescrits pour le traitement des champignons ou mycose). Ils vous sont interdits en prise orale.
Certains médicaments sont connus pour avoir une interférence majeure avec les AVK.
Ils dérèglent l'équilibration de l'INR et ils sont donc dangereux. Ils nécessitent une surveillance stricte du traitement AVK pendant toute la durée de leur prise.
- Potentialisateurs des AVK
Ces médicaments potentialisent le risque hémorragique en faisant augmenter l'INR par augmentation de l'effet de l'anticoagulant.
- Les antifongiques azolés (prescrits pour le traitement des champignons), il faut aussi se méfier des autres modes d'administration que la prise orale qui elle, est totalement proscrite. En particulier des ovules vaginaux et les crèmes dermiques ketoconazole (Kétoderm®)
- L'amiodarone (Cordarone®)
- Les inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine (qui sont des antidépresseurs) : escitalopram ou Seroplex®
- Les anti-inflammatoires non stéroïdiens autres que le phénylbutazone qui lui est contre-indiqué : naproxène ou Apranax®
- Les glucocorticoïdes (sauf hydrocortisone en traitement substitutif)
- Les HBPM et apparentés (doses curatives et /ou sujet âgé))
- Des anti-infectieux (anti-infectieux : sulfaméthoxazole, antitussif morphinique : noscapine)
- Des antimitotiques cytotoxiques comme le fluorouracile (5-FU).
- Les antalgiques comme le tramadol (Topalgic®, Ixprim®)
- Les inhibiteurs de l'HMG-CoA réductase comme la rosuvastatine (Crestor®)
- Inhibiteur des AVK
Ces médicaments augmentent le risque thrombotique en diminuant l'INR par diminution de l'effet de l'anticoagulant.
- Des anticonvulsivants inducteurs enzymatiques : carbamazépine, phénytoïne, fosphénytoïne, phénobarbital, primidone
- Des anti-infectieux: rifampicine, éfavirenz, névirapine, griséofulvine, inhibiteurs de protéases du VIH boostés par ritonavir
Ces médicaments sont décrits comme pouvant avoir des interférences avec votre traitement AVK.
Ils dérèglent l'équilibration de l'INR et ils sont donc dangereux. Ils nécessitent une surveillance stricte du traitement AVK pendant toute la durée de leur prise.
- Certains antifongiques: itraconazole, fluconazole, voriconazole , éconazole
- Des antibiotiques : certaines céphalosporines, cyclines, les fluoroquinolones, macrolides (sauf spiramycine), sulfafurazol, sulfaméthizol
- Un antiparasitaire : proguanil
- Des anti-arythmiques : amiodarone, dronédarone, propafénone
- Hypolipémiants: fibrates, inhibiteurs de l'HMGCoa-réductase
- Des cytotoxiques
- Autres : alpha-tocophérol, androgènes,cisapride, colchicine, danazol, disulfirame, hormones thyroïdiennes, méthyprednisolone, orlistat, paracétamol à fortes doses (supérieure à 4g/jour), pentoxyphilline, tamoxifène, tibolone tramadol
L'aspirine (acide acétylsalicylique) associée aux AVK majore le risque hémorragique.
Il est peut être prescrit à plusieurs doses :
- Un dosage faible (inférieur à 500 mg), antiplaquettaire cardiologique qui peut être prescrit en même temps que les AVK avec une surveillance adaptée.
- Un dosage fort (supérieur à 500 mg), anti inflammatoire antalgique anti pyrétique (fièvre), qui est interdit en association avec les AVK.
En cas de fièvre ou de douleur, il faut alors préférer le paracétamol (Doliprane®) en évitant de dépasser une dose quotidienne de 4 grs
Association AVK Control - Association de patients sous anti-coagulant.